• SOUS LE SOLEIL DE NORMANDIE

    SOUS LE CIEL DE NORMANDIE

     

     La petite fille avait regardé l’avion perdre de l’altitude avant de disparaître.

    Le pilote allemand avait fini par se faire descendre et ça tenait déjà du miracle si son atterrissage forcé dans ce champ de Normandie ne s’était pas trop mal passé, ceci dit, il y avait eut de la casse.

    Avec difficulté, le jeune allemand d’une vingtaine d’année avait réussi à s’extirper de son siège malgré son pied blessé qu’il dégagea en laissant sa botte dans le poste de pilotage. Si sa souffrance était vive elle en restait supportable, par contre, il était dans l’impossibilité de marcher et c’est avec soulagement qu’il avait aperçu trois paysans se diriger vers lui.

    Les hommes se sont fait aimables, ils lui demandèrent s’il comprenait le français, mais visiblement ce jeune homme ne parlait que sa langue natale, alors, à force de gestes ils lui firent comprendre qu’ils allaient l’emmener au village pour y recevoir les premiers soins.

    Trimballer un mec qui ne marche que sur une jambe n’est pas une mince affaire, l’un des sauveteurs se chargea donc de porter son arme pendant que les deux autres le maintenaient de chaque côté pour joindre dans un premier temps la ferme la plus proche, celle ou la petite fille y était réfugiée avec sa mère, témoin et rapporteuse de cette journée.

    On avait fait asseoir le pilote.

    La petite fille regardait l’Allemand qui n’était pas encore physiquement adulte, il conservait encore quelques traits d’adolescence et dans son état, pour un occupant, elle le trouvait particulièrement inoffensif. Mais on a  beau être une gamine, on comprend le langage des adultes et soudain elle s’est sentie prise de frayeur…

    Elle regardait tour à tour les hommes et le prisonnier.

    Ce dernier était soulagé, pour lui c’était la fin de la guerre pour un bon bout de temps, l’hôpital, la convalescence et puis la famille… Décidément, cette belle journée sous le ciel de Normandie était son jour de chance.

    L’un des hommes qui l’avait aidé s’éloignait, il allait probablement chercher des secours…

    Mais la petite fille avait entendu les trois hommes parler entre eux, ce que le comparse allait chercher ce n’était pas le salut, mais une corde pour le pendre.

    Dans un petit bois non loin de Granville.

     

    SOUS LE SOLEIL DE NORMANDIE

     



    Tags Tags : , , , ,