•  CEVENNES

    Belles Cévennes, elles font partie du Massif central et empiètent à elles seules la Lozère, l’Ardèche et le Gard, la Haute Loire et l’Hérault. Elle est donc d’une grande superficie, 2800 kms2 dont le cœur environ 1000 kms2 ce qui en fait une région large ou nous pouvons y retrouver toutes sortes de faune et de flore, de terrains escarpés, de vallées étroites et de ruisseaux cachés. En clair, une terre de légende. Outre la soie et le charbon qui s’y est éteint, il reste la châtaigne, muriers, vignes et oliviers pour l’essentiel, c’est une région qui était autrefois en plein essor et qui s’est effondrée économiquement.

    Les Cévennes en plein été.

    La beauté, je n’insiste pas, elle est présente pendant tout le trajet du voyageur, d’une vallée à l’autre, d’un plateau à l’autre, c’est un échange permanent de paysages où nous trouvons sans cesse source d’inspiration au rêve. Ma première expédition, on ne peut parler d’autre chose, était la Corniche des Cévennes, on pouvait y voir deux vallées totalement différentes par endroit, sur le plateau, au-dessus du Pompidou nous avions trouvé un mas où nous réfugier avant un orage, c’était impressionnant, dans la cuisine une petite porte et derrière un puit. Je me souviens de notre feu dans la cheminée, nous étions au sec alors que la pluie battait fort dehors, nous y avions passé une bonne nuit. Le lendemain nous continuions notre marche vers les Cévennes Lozériennes, vers "Barre des Cévennes", là le paysage était superbe, des pins, des roches, de la vue à n’en plus finir, à croire que nous étions dans un pays étranger où nous ne distinguions que les forets sur toutes ces collines qui s’ouvraient à nous. Derrière nous s’éloignait le 'Pompidou' et les châtaignerais avant de descendre sur "Saint Jean du Gard" notre point de départ. Florac, une belle petite ville au creux d’une vallée, on pourrait dire "au creux d’une main", il y a tout, il le faut bien car c’est la seule ville avant Mende, nous y avons fait une pause pour visiter la ville et se restaurer. Puis en remontant la vallée du Tarnon, on passe quelques petits hameaux, "Saint Laurent" et nous découvrons sur les hauteurs des empreintes de dinosaures, très impressionnantes, bien dessinées dans la roche durcie. Nous voilà hors du temps ! Quand je repense à mes souvenirs je me disais que je me croyais en pleine mer, toutes ces collines ressemblaient à des vagues et les toitures lointaines à des esquifs. La faune ne manque pas, la chasse étant interdite au cœur des Cévennes nous ne sommes pas emmerdés pour voir sangliers, lapins, renards ou cerfs pour ne citer que ceux-là. Nous pouvons y voir également de nombreux menhir. Contrairement à ce qu’il se croit il me semble que c’est les Cévennes et non la Bretagne qui en détient le record. Les points d’eau sont toujours présents mais faut-il les trouver, il y a des sources, des petits rus, des ruisseaux et des rivières parfois mouvementées avec de grandes vasques de retenue d’eau qui sont prompts à la baignade sans oublier les fruits sauvages dont nous pouvons nous régaler.

    Les Cévennes en hiver.

    Alors là, c’est tout autre chose, exception faite de l’Automne qui est magnifique avec des teintes de couleurs différentes, du jaune, de l’orange, du marron qui coiffent les arbres et qui s’envolent lentement en feuilles qui retombent sur le sol pour faire une véritable moquette sur laquelle nos pieds s’enfoncent. Il y a des Châtaignes que l’on ramasse pour les fairs frire, les oiseaux se précipitent sur les baies, les écureuils ramassent leurs dernières provisions pour les planquer, tout le monde est à l’ouvrage car attention a celui qui ne prend pas le temps de prévoir l’hiver, ici, il est rude. Il commence par geler le bout des branches, une partie des troncs, puis blanchit les sols. Les petits mulots, musaraignes ou hérissons sont déjà dans leurs terriers, ils somnolent certains sortiront au risque de leurs vies pour reprendre quelques pitances. Les ruisseaux courent toujours, avec un léger ralentissement, normal, c’est le gel, les habitations se sont fermées sur elles-mêmes, des volutes de fumée s’échappent de leurs cheminées, l’homme ne sortira que pour faire des courses indispensables, sinon il restera calfeutré au chaud. L’hiver c’est la plénitude, on se croit seul au monde, mais avec une bonne vue on peut remarquer que l’on est observé, il y a ceux qui ne peuvent pas se faire de terrier, les biches, cerfs, sangliers et leurs hardes qui nous espionnent pour deviner nos attentions. La neige finit par tomber, un régal à voir, nos voix sont étouffées et ne porte plus, le son est ouaté, au sol des empreintes révèlent la présence de nos petits voisins, le renard surtout. Oui, les Cevennes c’est tout à la fois, une vraie tranche de bonheur.

    Blanchard Daniel - Porthos


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    LES DELIRES

     

    Alors là, je vais mettre l’accent sur les parents et enfants, il ne faut pas déconner, si nous avons une à deux générations de "chèvres" c’est bien de la faute des parents. Bon, ils ne sont pas tous abrutis, car une minorité s’en sort, c’est hélas la sélection naturelle, mal en fasse à notre cher Jules Ferry qui, à mon avis, se retourne dans sa tombe comme une toupie. Car en plus des parents qui non seulement abandonnent mais parfois encouragent les vices de leurs gosses, il y a toute la panoplie du parfait crétin à leur disposition tels : le téléphone portable, la console et autres engins mortels. Nous ne comptons plus le nombre d’accidents, parfois violents, qui arrivent aux jeunes et aux moins jeunes en traversant sans regarder, en se prenant un poteau en pleine tronche, tout ça parce qu’ils ont leur regard rivé sur leur téléphone ou leur petite console. Dans une salle d’attente vous pouvez entrer et dire « Bonjour » on ne vous répond plus, ils restent plantés sur les écrans comme des tiques sur une fesse.

     

    J’y vais comme ça, au flanc, avec les mots d’excuses des parents histoire de vous donner une idée de la stupidité ambiante "Monsieur, je suis au courant des absences de mon enfant mais je ne trouve pas d’excuse à vous fournir. Que voulez-vous que j’y fasse ? Cordiales salutations." Ben voilà, que voulez-vous que le professeur puisse faire avec un mot pareil dans les mains ? Mais en ce domaine il y a des mots qui désignent l’impuissance ou la complicité de mieux en mieux "Jonatan (h ?) n’ira pas à l’école car il va avec son père chasser à l’ouverture et il faut qu’il se repose pour ramener le gibier à la maison"… Là, un ange passe, j’imagine le destinataire de cette lettre rester perplexe. Je ne connais pas le nombre de suicides dans l’éducation nationale, il me faudra me renseigner. Maintenant vous avez aussi l’humour du style "William n’est pas venu en cours hier car il a fait la grève. Chacun son tour". Là, encore, c’est amusant. Il y a cependant moins drôle "Excusez l’absence de Maëvanne met on craint qu’elle est la Pendicite, alors on la garde à la maison aucaz ou qu’il faut allé à l’hopitale. Merci pour votre compréhension.". Ici j’écris comme le mot l’a fait, pas de chichi, on ne va pas en plus s’emmerder avec l’orthographe hein ? Allez, reprenons un peu d’humour "Yohann à été au coiffeur, de ce fait, il ne doit pas mouiller ses cheveux durant deux jours. Je le dispense donc de Piscine. Respectueusement.". A mon avis c’est un traitement anti-poux, je ne vois pas d’autres raisons.

    Je n’invente rien, tout est authentique, c’est du réel, du concret, du lourd, c’est un marécage où Lucchini n’ira jamais, il pourrait s’y noyer à coup sûr. Toujours dans l’humour, du moins je l’espère car on ne sait jamais, celle-là m’a beaucoup fait rire "Monsieur, François était absent à l’école vendredi car nous avons dû franchir la Loire, donc nous avons fait le pont. Merci de votre diligence". Plus agressif "Madame, franchement, que Yannick est un D en musique on s’en fout. Il ne sera jamais un Picasso. Et Alors ? ". Si celle-ci est plus mordante elle n’en n’est pas moins débile, il y a des fois où ils pourraient faire l’effort de réfléchir. Mais le peuvent-ils ? Ceci-dit, l’agressivité est parfois un tantinet justifiée "Monsieur, Ok, mon fils était en retard hier mais quand c’est un prof vous lui demander aussi un mot ?". Il y a aussi la révolte d’une femme qui est visiblement à bout "Monsieur, oui Thomas est arrivé en retard hier et non je ne fais pas de mot. Mais si vous voulez m’aider le matin avec les 4 à habiller, il y a aucun problème je vous ouvre la porte quand vous voulez" et il y a les pas contents du tout, du genre "Madame, pouvez-vous me dire si vous serez là l’année prochaine ? C’est pour savoir si j’inscris mon fils dans le privé. Salutations". On ne peut pas dire qu’à ce niveau là les relations sont excellentes. Il y a les gens qui ne veulent pas dépenser d’argent pour leurs enfants, ni pour eux-mêmes, ne serait-ce que pour le souvenir "Vous voulez que j’achète la photo de classe de ma fille ? Non mais vous avez vu la tête des autres ? Alors c’est non merci. Cordialement. ". Il y a aussi des réflexions qui ont une portée autre et contre laquelle le bien-pensant ne peut rien faire comme celle-ci : "Madame, si on brossait au savon de Marseille tous ceux qui disent des gros mots et insultent ma fille, ça sentirait bon dans votre classe. Merci de m’avoir lu et au revoir.". Revenons à l’humour "Monsieur, mon fils Thibaut était absent ce jour parce qu’il n’était pas là" ou bien "Madame, excusez le retard de Léo, c’est moi qui lui est interdit de mettre son réveil parce que ça nous réveille. Merci et bonne journée.". Une petite dernière pour finir en beauté "Madame, c’est sûr ma fille n’était pas à l’école hier. Mais quand on réfléchit, qu’est-ce que 6 heures dans toute une vie ? N’y-a-t-il pas de choses autrement plus graves en ce monde ? Sincèrement votre.". Et bien voyez-vous, des lettres comme celles-ci il y en a des centaines, sans cesse, que voulez-vous que ces gosses prennent comme exemple dans la vie ? la citoyenneté, le travail et bien d’autres choses leurs sont fermés à jamais, ils sont remplacés par les jeux vidéo ou la télé du soir.

    Blanchard Daniel - Porthos 

     


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    JEUX D’ENFANTS

     

     Je vous parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaitre, ça fait une paye non ? Ben c’était ma jeunesse, le temps passe comme ça, doucement, puis de plus en plus vite, on se retourne et on se dit « déjà ? », eh oui, nous sommes presque arrivés. J’admets être nostalgique, des regrets un peu mais pas de tristesse. Si par exemple un magicien me disait « allez, je te redonne tes dix ans aujourd’hui ! » et bien je refuserais pour une raison simple, je ne retrouverais pas l’époque merveilleuse, mon quartier, mes parents, ma famille et voisins et surtout l’ambiance que nous avions en ce temps-là. Ah que non, je laisse la jeunesse à ceux d’aujourd’hui et surtout ne touchez pas à la mienne qui était si belle et si riche. Pourtant, nous étions des gens modestes, comme les autres, mais nous étions heureux, aujourd’hui je vous laisse avec vos smartphones, vos tablettes et toutes vos inventions qui vous aveuglent.

    Ma toute jeunesse.

    J’ai eu mon premier ours je ne sais plus quand, mais il était aussi gros que moi, quand je le revois aujourd’hui je n’y crois pas, il me parait petit. Une nuit j’étais malade, j’ai vomi dessus, ma mère l’a nettoyé et pour faire oublier l’odeur elle l’a parfumé, résultat tenez-vous bien il sent encore aujourd’hui le parfum. Je ne sais pas avec quoi elles se parfumaient les femmes mais c’était du costaud. Puis j’ai eu des livres, pas aussi sophistiqués que maintenant mais très bien, les contes pour enfants avec des maisons en chocolats, les deux écureuils qui me faisaient rêver, les contes d’Andersen, bon là, même imagés, ceux-là il faut se les tortorer ."Le vilain petit Canard", "La petite fille aux allumettes" ou "Le Stoïque soldat de Plomb" n’étaient pas d’un optimisme débordant. Puis ma mère qui travaillait dans une boite qui faisait un peu de tout me laissait sous mon oreiller le mercredi soir des soldats en plastique, ça c’était génial ! Le temps passant j’allais à la maternelle en regardant de la cour de récréation "les grands" dans la grande école en me disant « bientôt ce sera mon tour ». Tout petit j’étais gardé par "Blanche Neige" un surnom venant sans doute d’un dessin animé à succès pour sa chevelure blanche, elle était gentille et patiente mais moi, de toute façon, je n’étais pas turbulent.

    Les jeux en groupe.

    Alors, en prenant de l’âge, je rentrais à la "grande école", je me retrouvais dans la grande cour et c’est là que j’ai appris à jouer "aux  billes" que ce soit au calot ou au triangle, au trou ou au mur. J’avais trouvé une formule astucieuse, je déclarais n’avoir que six billes, je gagnais tant mieux, je perdais, j’écartais les dégâts. Autre passion, les "osselets", ça c’était un truc que je trouvais parfois un peu compliqué mais qui me plaisait, on se retrouvait à deux ou a plusieurs, en rond assis par terre et on jouait pendant une bonne heure sans voir le temps passer. L’été nous avions toute une gamme de jeux, "la balle au prisonnier", bien évidemment un peu de foot, pas trop, ce n’était pas notre tasse de thé, et, bien entendu, "les Cowboy" et les "indiens" où il était difficile de recruter des indiens, car des panoplies s’adaptaient a deux sortes de clientèle, les cowboy ou les soldats de cavalerie, les shérifs, c’était plutôt une clientèle de droite et les indiens celle de gauche. Je vous le promets, problème, les enfants ne l’entendaient pas de cette oreille et peu se manifestaient comme indiens. Il nous restait selon l’âge, "le chat perché" ou "le chat" tout court, "un deux trois soleil" ou autres jeux de ronde avec " le mouchoir", etc.

    Les jouets.

    Il y avait les classiques et ceux qui faisaient "effets de mode" selon les années. Les classique : "les  petites voitures ou camions", "les soldats ou indiens" en plombs ou en plastique, "les poupées" ou "les  dinettes"," les  cordes à sauter", "les poussettes" pour les filles, "les trottinettes", "les vélos, "patins à roulettes" bref, nous avions le choix. Il y avait aussi les phénomènes de mode : "la ferme et ses habitants", "les garages et  stations-services", "les grues" ou "les chemins de fer" ça c’était selon l’année, il y avait des gouts qui se prononçaient pour telles ou telles choses. En ce qui me concerne je crois avoir tout eu ou presque. Chaque Noël est gravé en ma mémoire comme chacun de mes anniversaires. Nous étions très modestes mais à Noël nous n’avions pas une tonne de cadeau, non, nous en avions deux maximum et ça nous rendait heureux car nous pouvions y jouer avec toute l’année…

    Blanchard Daniel - Porthos

     


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    NOS PEINTRES

    Je ne parle pas de ravalement, de couches sur les carrosseries de voitures ou de publicités murales, non, je parle de l’Art, celui de peindre, la magie du pinceau, du trait et de la couleur. Celle qui a représenté la photo depuis des centaines d’années nous touchant par son authenticité, sa véracité, sa créativité incroyable de mains talentueuses.

    Les tableaux.

    Je ne vais pas citer tous ceux qui me font rêver, impossible, il me faudrait des pages et des pages pour en venir à bout mais je vais en citer quelques-uns, au hasard, qui me font le plus grand bien au regard et qui m’apaisent. Etant parisien j’avoue avoir un certain penchant pour les vies parisiennes comme celles de mon homonyme Antoine Blanchard, artiste remarquable qui avait, il est vrai, le trait facile mais qui peut vous plonger dans le réalisme le plus profond avec ses toiles parisiennes sur fond neigeux, pluvieux, de jour comme de nuit sans oublier le vent qui vous caresse le long des quais ou au marché aux fleurs. Vous avez aussi Abdel Truchet qui pousse son pinceau au plus près de la pauvreté ou de la misère, Duverger qui vous plonge dans les demeures de campagnes, Edouard Cortes, incroyable magicien qui vous replonge dans le Paris ancien avec de superbes couchers de soleil.iL se partage entre les calèches et les premières voitures, mon Dieu, comme j’aime les regarder, je pourrais le faire pendant des heures. Je pense à Eugène Gallien Laloue, encore un artiste superbe, avec son Paris enneigé, la reproduction des puces, des rues et des ruelles au crépuscule ou ses boulevards illuminés, il y a chez eux tout de même une connotation nostalgique qui s’adapte bien aujourd’hui pour nous admirateurs. Je peux vous parler de François Joseph Luigi Loir qui représente la capitale plus éclairée sur des espaces plus dégagés ou bien de Gustave Caillebotte un homme extraordinaire qui réussi à vous faire une touchante peinture sur les toits de Paris ou d’un sujet simple il en fait une œuvre : la silhouette d’un homme sur un balcon, une nature morte ou des cireurs de parquet. Que de talents,Seigneur, chez tous ces gens ! La Parisienne est souvent à l’honneur avec Jean Beraud, riche, modeste ou pauvre, nous la voyons se déplacer dans les rues de Paris, à la montée dans un fiacre, traversant une rue sous la pluie ou verglacée, montrant son enfant à la Sainte Vierge. Il y a aussi des scènes de la vie de tous les jours qui sont très attachantes. Jules Adler, très impressionné par les luttes ouvrières il s’en fit, en quelques sortes, le porte-parole tout en témoignant de la pauvreté. Si on veut faire un détour par la campagne nous avons des artistes formidables comme Léon Augustin L’Hermitte qui nous montre la vie de la paysannerie avec ses hommes robustes pour la moisson, les lavandières, glaneuses ou qui vendent aux marchés, tout comme cet exceptionnel Julien Dupré, ses femmes qui fauchent, glanent, gardent les oies, les vaches et la vie de ferme. Tout comme Laugé ils se sont imprégnés de cet esprit paysan, un mélange de beauté et de fierté.

    Un autre peintre que j’ai failli oublier, Léon Jules Lemaitre, nous revoila dans la vie de la ville avec sa météo changeante, ses rues parfois sableuses, ses églises et monuments, les parapluies ou rue humides, Paul Chaucarne-Moreau donne dans l’humour, non seulement ses œuvres sont belles mais en plus rayonnantes de bonheur, avec une jeunesse de différents corps de métier qui se font des blagues, des niches, qui se chamaillent ou s’embrassent selon : enfants de cœur, ramoneurs, cuistots, boulanger, tous y passent et c’est un réel bonheur.

    Oui j’aime ces peintres, j’en aime d’autres, peut-être pourrais-je en parler une autre fois, dans des domaines différents, surtout ceux qui s’inscrivent dans une catégorie que j’ai baptisé "pour que vive la France", des batailles Napoléoniennes, a 1870 ou de la grande guerre et puis il y en a d’autres, sur des œuvres religieuses ou des scènes de paysages, de pays voisins ou lointains. Oui, nous avons un grand choix d’artistes qui ont marqué notre histoire. J’en aime beaucoup, par contre j’ai un problème avec les contemporains que je trouve trop petits pour apparaitre dans la cour des grands…

    Blanchard Daniel - Porthos 


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  • ARGOT

     

    ARGOT

     

    Quand je parle de l’argot je ne parle pas de vulgarité, non, je parle d’une langue populaire, très rependue dans le milieu bourgeois et ouvrier, une véritable langue populaire avec des déclinaisons, des synonymes, des verbes ou des noms et plein d’autres jolies choses qui en faisaient tout simplement "une langue".

    La langue de l’argot.

    Il est courant de dire que c’était une façon de parler qui ne pouvait être perçue par le quidam et encore moins le policier. C’est vrai, de là à en dire que c’est une langue de malfrats il ne faut rien exagérer, si elle était employée par ces gens-là elle l’était aussi dans le milieu ouvrier et aussi bourgeois. Mais cessons cette recherche trop approfondie et amusons-nous un peu. Alors figurez-vous que "L’abbaye du Mont-à-regrets" c’est la Potence ou la Guillotines, mais l’argot lui-même remonte au XVIIe siècle où il aurait pris naissance et se serait diffusé sur les marchés. Il y a des mots étranges comme "Compains" et "Compines" qui seraient issus du moyen âge où il s’agissait de ceux avec qui l’on partage le pain mais dans le sens péjoratif ce qui s’est transformé en argot par "copains" et "copines". Une formule qui sert à cacher le langage c’est par exemple "il est allumé, c’est un apache, tu dois baliser", ce qui se traduit en "Il est excité, c’est un voyou, tu dois avoir peur", par exemple, ou bien "il a été balancé par sa bignole, il avait chouravé chez un baveux et les cognes qui l’ont créché et l’ont emballé", ce qui veut dire en bon français "il à été dénoncé par sa concierge, il avait volé chez un avocat et les policiers qui l’ont localisé l’ont arrêté". Pour lui c’était la "calèche", la prison au mieux sinon "la galère", le bagne.

    Ah ces mots qui sentent bon le "Pantin".

    Reste les mots toujours empruntés avec des définitions que la sagesse populaire a changé parfois mais le mot reste le même, comme "baiser", ce qui veut dire aujourd’hui se faire une nana mais qui sert également à dire qu’on s’est fait avoir ou bien le "baston" qui reste une bagarre, une "bastos", une balle, un "barje" un "barjot" ce qui veut dire un fou. Le mot "dégueulasse" par exemple est toujours le même, il désigne quelqu’un ou une affaire sale, avec nos "esgourdes", nos oreilles on "entrave" entend ou pas, on peut "gamberger", réfléchir, s’éclairer avec une "loupiotte", tout simplement fermer la "lourde", la porte. Qui n’a pas entendu encore de nos jours ces mots ? Il ne faut pas croire qu’ils se sont éteints, ils ont perdu leur utilité car ils ne sont plus utilisés dans les corps de métiers ou entre ouvriers, voyous ou bourgeois, car la plupart du temps les gens en connaissent ou en devinent le sens. Mais ils sont là, dans la sagesse populaire. Tout le monde a compris que "Pantin" c’est Paris, soit, c’est comme "pédales" ou "pédés", pas besoin de traducteur mais pour le "pébroc" ah ? C’est un parapluie. Un "rambour", un rendez-vous, une "réchauffante", une perruque, un "tordant", un comique, une "viande" un client de prostituée, là vous voyez on peut encore sécher. Maintenant vous avez plusieurs appellations pour des mots comme la prison, on dit également le "violon", pour les policiers vous avez les "cognes", les "perdreaux" pour les gendarmes, qui remonte à loin ou les "vaches", les "poulets" pour les plus récents car l’argot a évolué durant les siècles.

    Notre argot arrivé aux années 50.

    Le "surin" était un couteau, les "ratiches" les dents, le "pif" le nez, les "pompes" les chaussures, le "pourliche" le pourboire, le "mioche" ou le "môme", l’enfant, je ne peux pas continuer comme ça sinon j’en ai pour la nuit et encore, il faudrait mettre des "ridelles" à mon réveil. Dans les années 50 et soixante beaucoup de gosses que nous étions utilisions l’argot, ce qui est amusant c’est qu’à la maison nous la mettions en "veilleuse" car nos pères n’aimaient pas ce genre d’expressions et de langages. Ce qui est curieux c’est qu’eux l’utilisaient dans leurs moments de colère. Mais une fois libre, sur le chemin de l’école, il fallait entendre les écoliers se chamailler en utilisant des mots comme "patates", "nichons", "jacter", "damer", "chiper", "canard" et j’en passe énormément mêlés aux conversations. C’est ce souvenir qui me plait également dans ma jeunesse, car les plus "scientifiques" d’entre-nous donnaient des cours sur des mots que nous ne connaissions pas pendant les récréations. Ma génération a été sans doute la dernière à être touchée par l’argot.

    Blanchard Daniel - Porthos 

     


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