• PLATON

     

    PLATON 

    Allez, je vais essayer d’écrire quelques mots sur "Platon" pour les nuls, car je ne suis pas expert en la matière alors que j’aime par-dessus tout ce philosophe. En vérité, il est l’inventeur de la "Philosophie". Qui est-il ? C’est un homme né en Grèce à Athènes en 428, je ne me trompe pas c’est une date que je connais par cœur. Il est le fils d’une famille aristocratique ceci-dit il est probable, je dis bien possible, que son nom ne soit qu’un surnom car 

    "Platon" signifiait "aux larges épaules" du fait de sa conception physique, mais ça, plus personne ne peut le certifier. Une chose est sûre c’est qu’il était bel homme, bien fait et aux larges épaules ceci expliquerait cela. Son œuvre qui se constitue essentiellement de dialogues est d’une grande réflexion avec du contenu, riche en style. Il développe une réflexion sur la "Théorie des Idées", j’espère ne pas me perdre dans ce résumé, mais il faut reconnaitre que l’homme est exceptionnel et qu’il vous faudrait un grand philosophe pour venir à bout de cette description. Platon vivant dans une grande pauvreté aurait été surpris par Socrate achetant des armes, il voulait rejoindre l’armée, Socrate l’a fait revenir vers la philosophie et c’est à ce moment que tout commença…

     

    La rencontre avec Socrate.

     

    Socrate s’intéressait à l’homme et aux principes qui doivent diriger sa vie. Platon, lui, se tourne vers "la dialectique" mais il restera un disciple de Socrate pendant une dizaine d’années. Touché par la mort de son maitre il devra quitter cet endroit de peur de représailles et commencera son voyage en Egypte puis en Italie. Platon s’était essayé à la politique, il avait participé au gouvernement des "trente Tyrans" qui avait fait exécuter plus de 500 personnes ce qui l’avait dégouté, il déclara à l’époque "qu’il lui était difficile de gérer les affaires de la cité dans de telles conditions". En attendant il voyage donc, tout d'abord en Egypte où il fera des témoignages importants, ensuite il ira à "Tarente" en Italie du sud.

     

    La pensée de Platon.

     

    C’est assez compliqué à expliquer, je vais essayer de m’en dépatouiller. Platon s’inspire systématiquement des traditions "Orphiques" et "Pythagoriciennes" mais également des traditions d’Egypte et dans les dialogues de Platon le premier est l’interlocuteur principal et les autres ses adversaires. Il n’est pas facile, pour ne pas dire impossible, de connaitre la pensée de Platon concernant cette culture, ni d’en savoir quelle allusion il soutient car ses références sont souvent "allusives". C’est ça, le génie de Platon, c’est ça, sa philosophie. Ceux qui détiennent le "savoir" en Grèce et pour l’essentiel de l’éducation sont les "Sophistes" et les "Poètes", or, Platon met sa philosophie en opposition à ses Maitres et les contrecarre systématiquement ce qui ne lui fait pas que des amis. Il travaille en formulant un cadre nouveau à savoir "la dialectique" et "la théorie des idées".

     

    L’âme, une vérité impressionnante.

     

    Le corps est un obstacle à l’épanouissement de l’âme, les cycles de notre vie perturbent notre mental dont il accapare une grande part : le manger, la soif, la maladie etc… Les servitudes du corps poussent donc à penser avec confusion, parfois partialité. Franchement, c’est vrai, on ne peut en douter. Ce qui veut dire que l’âme est essentielle sur la sensibilité, car effectivement notre corps a des exigences.  La joie, la peur, le chaud, le froid, le désir ou l’envie sont autant de facteurs qui dominent notre esprit tant et si bien que notre âme ne peut s’épanouir naturellement. Voilà pourquoi Platon explique que l’émancipation de l’âme ne peut se faire qu’après la mort du corps. Voilà ce que j’aime chez Platon, cette découverte qui est nécessaire à la compréhension de l’homme par l’homme. La mort donne la liberté et ouvre le chemin de l’éternel…

     

    Daniel Blanchard - Porthos 

     


  • SYLVIE

     

    Je n’avais jamais rencontré de "Sylvie" auparavant, c’était la première fois, et elle est devenue la femme de ma vie. 

    Comme quoi…

    Je lui dois beaucoup, pour commencer une certaine forme de maturité que j’étais loin d’avoir gagné. Insouciant au possible, entretenu par ces Dames, ma vie a complètement changé pratiquement du jour au lendemain. La vie de couple, un emploi stable, la naissance de mes enfants, non seulement de ce fait la vie en famille mais également les vacances, pour ne pas dire l’aventure ! A deux, partant de rien, aujourd’hui nous n’avons pas grand-chose si ce n’est une famille unie qui prolifère pour notre plus grand bonheur.

    Sylvie, c’est un pouvoir d’adaptation hors du commun.

    Fille d’une famille qui sans être riche à souhait n’en n’était pas à vérifier ou compter ses relevés de banque m’a littéralement surpris à plusieurs reprises. Il ne lui fallut pas longtemps après notre passage de la ville à la campagne pour s’adapter et apprendre très vite : le jardinage, la culture, l’élevage, la cuisine et la charcuterie n’ont plus eu de secret pour elle. La seule chose qui était hors de sa portée c’était de tuer le cochon, elle n’en n’avait pas la force mais ça ne lui faisait pas peur pour autant. Le congélateur plein, des bocaux à n’en plus finir, elle faisait ses pâtés, inventait des recettes, c’était la femme orchestre du foyer.

    Une mère haut de gamme.

    L’amour témoigné à nos enfants est un régal, jeune mariée elle partait en expédition avec nos trois enfants en bas âge pour les promener au bord d’un plan d’eau, dans les parcs et jardins, voir "Guignol"  ou faire de la balançoire. Rien n’était trop beau et la distance importait peu, encore moins les embouteillages. Nos trois enfants lui doivent une existence heureuse loin de la grande ville. En fait, voilà, elle s’avère à mes yeux telle que je vois la femme : épouse, maîtresse et mère jusqu’au fond des tripes. Aujourd’hui rien ne change, je ne connais pas quoi que ce soit de trop beau pour nos enfants et nos petits-enfants pour lesquels elle ne ressent pas seulement de l’amour mais une véritable passion. Sylvie est l’antithèse de la féministe, elle veut être une femme féminine, le coup de la ménagère prisonnière au foyer ne marche pas avec elle, c’est une femme intelligente.

    L’Amazonie ? Même pas peur !

    Le temps de monter mon entreprise elle sut se faire restauratrice en gérant sa maison tout à la fois, ce qui impliquait les employés de l’un et de l’autre. En forêt, pas de soucis, perdue le soir avec nos enfants dans un carbet elle enchaînait le barbecue sous les croassements des grenouilles, le coup de gueule des singes et autres bruits de fond moins sympathiques. Je crois que mes petites amies d’autrefois n’auraient même pas mis le pied sur une pirogue pour se faire avaler par la grande forêt… Ma Sylvie ne se contentait pas de suivre, loin de là, elle me stimulait et parfois même avec une certaine témérité qui me faisait broyer du noir. Quelle femme ferait deux cent cinquante bornes à travers ce pays, où les seules choses qui changent ce sont les dégradés de vert et l’absence de l’homme, pour retrouver son mari sur un chantier ? Elle !

    L’art du bon choix.

    Sylvie me fait engranger chaque année des souvenirs plus tendres les uns que les autres. Elle a un don car que ce soit selon son choix voulu ou accidentel nous sommes toujours bien tombés, nos locations sont toujours un réel plaisir. La liste en serait assez longue : Corse, Alpes, Auvergne, Charente, Normandie, Vendée, Touraine, Languedoc ou Bretagne nous avons tous deux sillonnés la France sans jamais nous séparer de nos progénitures, il n’en n’était pas question et c’est ainsi que nous avons partagé de réels moments de bonheur à cinq. Aujourd’hui c’est un peu différent, nous les retrouvons surtout pour Noël ou les anniversaires mais ce sont nos petits-enfants qui ont pris le relais, un autre plaisir, différent et encore d’autres souvenirs qui s’ouvrent à nous. Sylvie se félicite sincèrement de notre famille, elle est heureuse à l’idée de voir pousser tout ce beau monde. Après avoir été une bonne mère, elle s’est fait le plus naturellement du monde une bonne grand-mère. Les ʺgnafronsʺ ne s’y trompent pas.

    Digne de confiance dans l’épreuve.

    Quand j’ai eu ce terrible accident qui m’a fait respirer en alternance les odeurs d’hôpitaux et celui du parc où je suivais des rééducations successives, bien des épouses se seraient cassées sans tambour ni trompette. Il ne faut pas me dire le contraire car au bout de plusieurs séjours j’ai largement eu l’occasion de voir à quel point la patience des femmes modernes avait des limites ! Sylvie, elle, non seulement m’a suivi constamment mais rien n’était trop beau pour moi, je ne manquais de rien, omniprésente malgré le trajet elle venait, sinon elle me téléphonait plusieurs fois par jour. Je ne parlerais pas de l’image que je lui imposais malgré moi, un mari en sang, des barres dans les jambes, une tête de mort vivant, le tout pendant de très longs mois. C’est grâce à elle que j’ai moralement tenu. Certes, j’étais également entouré de mes enfants aussi, mais elle en a été le pignon. Reste ensuite le retour à la maison, il faut se le tartiner le conjoint alité, puis après en fauteuil roulant et ensuite en béquilles. Elle a supporté cette situation, ce chemin de croix, avec un sourire constant, bonne humeur avec un plaisir de vivre bienfaiteur puisque communicatif.

    Une élégance naturelle.

    S’il est également une chose à noter c’est son maintien et son élégance naturelle avec ce petit plus qui lui valut bien des animosités. Une bonne humeur d’apparence d’insouciante avec une désinvolture qui s’associait pour certains à un snobisme affiché. Elle est comme ça, même en bleu de travail elle trouverait le moyen de dégager une certaine classe et le plus beau, elle ne le fait pas exprès ! Justement à ce propos, dans les heures les plus noires de notre vie, elle s’habillait avec rien, mais c’était toujours réussi au point de marquer une différence en société, on ne voyait qu’elle. Le goût, ça ne se discute pas, on l’a ou on ne l’a pas. Aujourd’hui encore, alors que nous avons pris de l’âge, elle trouve le moyen d’être souvent le pôle d’intérêt quand nous sortons. C’est comme ça, ce qui ne m’a jamais dérangé, bien au contraire, j’étais et je suis toujours très fier de ma femme.

    Femme au foyer hors pair.

    Je parlais de nos enfants et de son adaptation à la campagne où elle en savait bientôt plus que les fermières environnantes et je n’exagère rien. Je tiens à préciser que sa maison a toujours été son domaine, elle l’entretien, bricole, décore, fleurit, fait de la couture et reçoit volontiers des invités qui ne se sont jamais plaints de sa table. Quand je souligne que c’est un contre-exemple du féminisme on ne peut mieux dire. Travaillant pour faire bouillir la marmite, j’ai toujours trouvé mon linge préparé et une maison impeccable et à la question posée cent fois sur son bien être à la maison elle m’a toujours confirmé y être non seulement à sa place mais chez elle. Par contre, quand j’ai été accidenté, c’est elle qui est partie travailler pour reprendre l’entreprise en pleine période de crise, un autre exemple d’adaptation.

    En résumé, Sylvie a été la chance de ma vie, je souhaite à tous d’aimer et d’être aimé par une telle épouse, c’est du miel pour sucrer toute une existence.

    Elle est la chance de ma vie !


  • D'ARTAGNAN

    Le d’Artagnan n’est pas celui mort devant les murs de Maastricht quand le Roi de France avait décidé de botter le cul des Hollandais.

    Il n’en n’est pas moins un héros de notre histoire dont s’inspira Alexandre Dumas.

    Une inspiration bien trouvée pour en faire le héros de la trilogie des trois mousquetaires, il commence par une arrivée à Paris, il est de noblesse Béarnais, et porte une lettre de recommandation pour être incorporé dans les mousquetaires du Roy. On plante ainsi le personnage mais le génie de son auteur se moque bien des petites entorses à l’histoire, notamment sur certaines dates car ce qui lui importe c’est d’en faire le représentant de ce siècle où jamais les complots et les tractations sous cape ne furent si nombreux. Alors, qui est pour notre cher Alexandre ce d’Artagnan du XVII ème ?

    D’Artagnan c’est la jeune noblesse qui s’éveille dans un monde en pleine mutation.

    Il est jeune, honnête, mais fougueux et naïf. Il ne connait pas la vie parisienne, les méandres et les subtilités de la haute société. Ses trois compagnons vont peu à peu l’initier et même le protéger, il prêtera son épée pour sauver la Reine et régler quelques duels d’honneur. Soit dit en passant, l’honneur étant particulièrement chatouilleux en ce temps-là.

    Le jeune d’Artagnan a un cœur d’artichaut.

    Il aime facilement et se passionne, résultat deux amours se succèdent, l’un avec une apparence d’ange mais qui est la perfidie dans toute sa splendeur, Milady, agent du Cardinal qui l’abuse et Constance de Bonacieux, femme de chambre de la Reine, femme fidèle et dévouée, sincère mais malchanceuse car elle se fera empoisonnée par la première, déterminée comme un pitbull.

    D’Artagnan, c’est la vaillance, le courage, mais aussi l’amour déchiré, la souffrance et la nostalgie de celui "qui reste".

     


  • ATHOS

    Si le seigneur d’Athos a belle et bien existé, s’il fut pour son malheur non pas l’aîné mais le cadet de sa famille ce qui le poussa au Mousquetaire au service du Roy plutôt que dans les ordres avec une lettre de recommandation de Monsieur de Trévise, la réalité historique s’arrête là. Il fut un mousquetaire loyal, fidèle, et vécut plus longtemps que le personnage d’Alexandre Dumas, pour le reste, ce fut une vie sans éclat particulier.

    Qui fut donc le "Athos" célébré d’Alexandre Dumas ?

    Un symbole, un symbole fort pour représenter ce qu’était la noblesse française avant le troublant XVII ème siècle. Une noblesse qui disparaît en s’éteignant comme une bougie dans un monde où tout change, tout évolue, que ce soient les mœurs ou le pouvoir, la morale ou la pratique de la foi, sans pouvoir réagir faute de le réaliser réellement.

    Athos c’est la grandeur.

    Pour lui l’argent ne compte pas, il est nécessaire, sans plus, mais sans pour autant le mépriser, comme un outil utile à l’artisan ce qui ne peut pas s’adapter dans un monde d’argent qui permet à la bourgeoisie avide de s’infiltrer dans toutes les artères de la société. Athos c’est aussi le sens de la parole, la droiture, nul besoin de contrat, il suffit de respecter son engagement or, dans ce monde ou se développe les complots et les trahisons il est encore en décalage. Il en fera les frais en étant trompé par Milady qui va lui capter ses biens et se donner à d’autres hommes par intérêt. Elle est le symbole de la bourgeoisie pour qui "la fin justifie les moyens".

    Athos, l’exemple qui attire l’admiration.

    Ce n’est pas sans raison si Porthos et D’Artagnan rêvent de lui ressembler, exception faite de Aramis qui serait plutôt partagé entre l’envie et la pitié. Envie de ce qu’il aimerait être et qu’il ne sera jamais et avec pitié de voir un homme de tant de qualités se perdre sans prendre ce monde à bras le corps en adoptant ses nouvelles règles. Il sera du reste responsable de sa mort et s’en repentira toute sa vie…

    Alexandre Dumas devait faire mourir Athos puisque cette noblesse était condamnée, c’était un symbole fort, mais il dut le faire également avec Porthos le plus faible, en fait, des quatre, ce qui le fit fondre en larmes en disant à son épouse « J’ai tué Porthos ! ».


  • ARAMIS

    Le plus controversé des trois Mousquetaires.

    Si je me sens plus proche de Porthos pour sa volonté, sa ténacité et ses faiblesses je n’ai jamais pu m’associer à Aramis même si ce dernier m’est sympathique.

    Aramis c’est l’art du complot et du compromis.

    Voilà ce qui m’a certainement nui toute ma vie durant, le refus du complot, de ce qui se trame, les subtilités de la politique m’ont toujours échappé et pourtant, ce sont ceux-là qui réussissent bien souvent. Alexandre Dumas ne s’y est pas trompé. Athos, le grand, le beau, en mourra tout comme Porthos et le jeune D’Artagnan que la droiture, la fougue et la témérité ne sauveront pas, loin de là. Seul Aramis survivra sur les quatre, c’est un signe, il faut lire entre les lignes pour deviner qu’il représente au XVII ème siècle l’Eglise, cette grande Dame qui a fait le dos rond pour mieux s’adapter et faire face à la nouvelle société.

    Aramis est pourtant l’homme qu’il faut s’attacher.

    Il n’est pas dénué d’honneur, loin s’en faut. Quand il faut servir la Reine il est là, quand il faut soutenir son Roy ou braver, même subtilement, le Cardinal il est toujours là. Il est fidèle en amitié, la preuve il fait tout pour alerter ses amis sur les compromis indispensables afin d’envisager l’avenir. Soit, pour Athos il ne discute pas, il sait que c’est "la beauté sacrifiée", pour Porthos ce n’est pas tâche facile car s’il est précieux de sa personne il n’en reste pas moins tel un bœuf sur son sillon, il ne veut rien savoir, jouir de la vie c’est une chose mais il garde par-dessus tout, les mêmes valeurs qu’Athos, inadapté au XVII. Par contre Aramis a tout fait pour rendre à la raison d’Artagnan, le plus jeune, espérant le voir plus malléable, plus apte à apprendre "les nouvelles règles" de la société. Mais il ne l’entendra pas. Ah ! La jeunesse n’écoute jamais. Pourtant les conseils d’Aramis étaient précieux afin de s’adapter à l’emprise de la bourgeoisie sur la noblesse, bourgeoisie représentée par Milady, un peu pute, trompeuse, menteuse et infidèle. Elle mourra sur ce coup-là, mais d’autres "Milady", plus nombreuses encore, étoufferont d’autres Athos.

    On retrouve Aramis dans le "Vicomte de Bragelonne", Evêque de Vannes puis général des Jésuites, seul avec ses souvenirs. Enfin, Aramis symbolise le repenti, il est responsable de la mort de Porthos pour l’avoir envoyé dans une de ses magouilles et il s’en trouve déchiré, ce jour-là était certainement la première fois où il a pleuré mais il était trop tard.

    Comme quoi… Aramis peut aussi faire preuve de remords.

    ARAMIS





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